Notons en préambule que Jean-Luc Godard avait une solution à la “crise grecque” : “Les Grecs nous ont donné la logique. C’est Artistote qui est à l’origine du grand “donc”, comme dans “je ne t’aime plus, donc…” ou “je t’ai trouvé au lit avec un autre homme, donc…” On utilise ce mot des millions de fois, pour prendre nos décisions les plus importantes. Nous devrions commencer à le payer. Si on payait 10 euros à la Grèce à chaque fois qu’on utilise le mot “donc”, la crise serait finie en un jour et les Grecs n’auront pas à vendre le Parthénon aux Allemands.”
C’est limpide, mais ça n’a pas été appliqué.
Notre Escale de la semaine, programmée par l’équipe du Festival de cinéma de Douarnenez en écho à sa 43e édition qui s’est déroulée fin août, donne à voir et à comprendre un pays aux prises avec son histoire. Celle du 20e siècle, retracée avec une ironie glaçante dans le “dépliant touristique” Visitez la Grèce, ou, plus proche de nous – actuelle –, celle d’un territoire-frontière de l’Europe, où débarquent les migrants venus d’En face.
Dans les marges de la Grèce, cette Escale en Méditerranée s’enfonce plus loin que les ports et part à la rencontre d’un pays parfois souterrain, où les minorités bougent, s’expriment, combattent ou tentent simplement de survivre. Un pays où le peuple malmené (par la banque centrale européenne, par l’histoire et la géographie) se défend comme il peut, privé qu’il est des protections élémentaires que devrait lui apporter son gouvernement. Écoutons en ce sens cet athénien qui s’exprime dans Ici rien, de Daphné Hérétakis : “Si on touche à l’éducation et à la santé, qui sont des choses basiques, moi personnellement je le dis, non seulement je mettrais une cagoule noire, à mon âge, mais je vais tout casser. (…) Il y a deux trois choses auxquelles personne ne doit toucher. Les choses qui touchent le contexte social. C’est-à-dire l’éducation, la santé, et deux trois autres choses bien simples. Pour quelqu’un qui veut vivre, survivre.”
C’est limpide, mais ce n’est pas appliqué.
Bons films !