Ba-boum
Écoutons Milford Graves : “On nous enseigne les mesures. On parle de battements de pouls pour pouvoir compter : “Un, deux, trois, quatre”. Si la distance entre “un” et “deux” est différente de celle entre “deux” et “trois”, la durée, les gens vont te dire que tu fous en l’air le tempo. “T’es pas dans le tempo !”. J’ai connu des gens qui pensaient que la meilleure façon de jouer en rythme était d’avoir un métronome. Mon dieu ! Oublie les horloges atomiques ! C’est trop précis. Tu sais quoi ? Le corps et le cœur n’ont pas la même durée entre chaque contraction et relâchement de battement du cœur :
ba-boum.
Si la distance entre ba-boum et le ba-boum suivant est identique, c’est très dangereux. (…) Si tu comptes comme un métronome, que ça fait “bop, bop, bop” comme la trotteuse d’une montre, c’est très dangereux. Ça veut dire que ton corps ne réagit pas. Il doit réagir.”
Milford Graves est un percussionniste génial et il est dans notre Escale Musicien·nes : portraits choisis, concoctée par l’équipe du festival Musical Écran. Une programmation qui, comme son nom l’indique, part à la rencontre de ces personnes qui cherchent à ordonner des sons pour en faire quelque chose qui nous touche.
Et il y a là de quoi faire bop bop bop, certes, mais aussi et surtout ba-boum. Il y a de quoi faire réagir son corps de beaucoup de manières : claquer ses doigts, fermer doucement ses yeux ou trémousser tout ce qu’on peut.
Partez alors à la découverte de la chanteuse folk Connie Converse, de l’insaisissable leader du groupe Talk Talk Mark Hollis, de l’introuvable João Gilberto, du réfléchi Ryuichi Sakamoto ; partagez l’énergie de toute une bande de musiciennes argentines ou bien encore de l’incroyable et transpirant Chilly Gonzales ! C’est ici !
Bons films !