Pour tout bagage on a vingt ans
Le romancier et journaliste Paul Nizan parle de la jeunesse avec un sens certain de la rigolade : “Tout menace de ruine un jeune homme : l’amour, les idées, la perte de sa famille, l’entrée parmi les grandes personnes.” Ce à quoi la chanteuse Barbara, bien rigolote elle aussi, répond, de manière courte et efficace : “20 ans, le bel âge !“. Plus récemment, en 2020, un autre poète-philosophe à la pensée complexe eut cette pensée complexe : “Quand on est jeune, on fait la fête, on a des amis.” Il y a débat, c’est certain ! Et s’il est un peu tard pour les mettre tous d’accord, on peut toutefois tenter de scruter un peu cet âge particulier, celui qui se tient au seuil de la vie d’adulte.
C’est ce qu’ont fait collectivement les membres de l’association orléanaise Cent Soleils pour notre Escale de la semaine : Éclore, même parmi les ronces. De Motherwell (Écosse) en 2019 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) en 1979 ; des plaines de la Beauce à l’université de Caen, ce sont 7 films qui résonnent fort en 2021, où l’inquiétude de la jeunesse se multiplie par un virus + la distance entre les corps + la précarité + des bulles de méthane qui s’échappent du pergélisol (liste non exhaustive).
Il y a des ronces, oui, mais on éclot pourtant ! On se révèle aux autres et à soi-même. Ces films montrent aussi cela : de jeunes personnes qui franchissent un pas, tentant de trouver leur place dans la société, de façon individuelle ou collective. Et avec le regard tourné vers l’avant, comme dans le très beau Lomelin, vers la corrida à venir.
Bons films !