Vaille que vaille !
Allons voir du côté de l’Algérie, cette semaine, avec notre nouvelle Escale, en partenariat avec Corsica.Doc et Documentaire sur grand écran, et préparée par Annick Peigné-Giuly, directrice artistique du festival corse.
En 2019, Corsica.Doc consacrait son édition à la question des indépendances. Un thème qui résonne encore dans l’île, française depuis 250 ans. Et une question toujours d’actualité, ici et ailleurs : comment se réapproprier son image, celle de son pays, après et pendant la décolonisation ? Peut-on parler de cinéma algérien, de cinéma cubain, de cinéma africain… avant la libération du joug colonial ?
Dans l’euphorie libératrice des années soixante, un cinéma du “tiers monde” avait émergé, participant à la reconstruction culturelle et identitaire de ces pays. Après ces premières libérations, durant soixante décennies instables, des cinéastes ont poursuivi, vaille que vaille, ce travail de réappropriation.
En sept films s’esquisse, dans cette Escale algérienne, la singularité artistique d’un cinéma né avec les années 2000. À peine sortis du traumatisme d’une terrible guerre civile, pénétrés du poids de l’histoire coloniale et du sentiment de déshérence de la jeunesse de leur pays, de jeunes cinéastes bousculent la représentation de l’histoire récente et passée de l’Algérie, de son peuple, de sa jeunesse, en démultipliant les écritures, les regards, les formes poétiques et cinématographiques.
Il s’agit là, ni plus ni moins, encore et encore, d’inventer une culture, une pensée, un cinéma politique, un cinéma… décolonisé !