De l’oisiveté dans l’air, cette semaine.
Oisiveté, vraiment ? Ne travaille pas dit le titre. Mais ces jeunes gens de 2018, 50 ans après 68, s’agitent pourtant. Leur activité est frénétique, ils s’agitent, s’agitent, comme le rythme des images du film, sans cesse se renouvelant. Des images d’aujourd’hui, contemporaines en diable, sur une musique entêtante. Peut-on parler d’une époque en utilisant ses propres gimmicks ? Qu’importe : yeux happés et tête qui se balance, laissez-vous prendre par cette sorte de transe !
Oisif, Aliasare, dans Derrière nos yeux ? Aliasare est un jeune homme en marge, hors-cadre, occasionnel voleur, au visage doux troublé par d’infimes tics. Ses mots précis et puissants bouleversent. Il semble connaître bien les humains et les fantômes. Et son travail à lui est fondamental : rencontrer ses semblables. Avec maladresse, avec naïveté, brusquerie, peut-être. Bref, avec tout un tas de qualités très vivantes.
Et que dire d’Eïdi, jeune fille si consciente de la norme qui pourrait l’emprisonner ? Que dire d’Antoine, dans Distortion Minds, qui revendique de rester fainéant tant qu’il pourra ? Et Georges, alors, troisième Portrait de Mellionnec ? Oisifs, ces trois-là ? Les voilà pourtant, travaillant sans relâche à des choses cruciales : reprendre Seven Nation Army,grimper dans les arbres, nourrir un cheval, se baigner en rivière, ou bien voler dans les airs.
Nous vous invitons par ailleurs à d’autres activités importantes : chasser le papillon (même si c’est un tigre) dans Dialogue du tigre. Ou bien partir à la recherche du temps perdu (chez les pompiers), avec Albertine a disparu !
Au travail !