La semaine dernière, vous avez pu découvrir le court métrage J’ai oublié ! d’Eduardo Williams. Le réalisateur nous y embarque dans le tumulte de la jeunesse hanoïenne, en s’affranchissant des codes du cinéma conventionnel. La petite caméra qu’il utilise devient un œil vagabond, au plus près de cette jeunesse qui vit entre amis, vite et libre.
Aujourd’hui, continuez l’expérience avec son long métrage The Human Surge. Il y est encore question de jeunesse, multiculturelle, cosmopolite, de l’Argentine au Mozambique, du Mozambique aux Philippines. C’est ici une quête sans hâte, l’errance mondiale de jeunes gens sans but défini, si ce n’est celui de se chercher. Eduardo Williams, l’un des cinéastes les plus inventifs du moment, observe leurs corps traversant les espaces. Sa caméra, personnage à part entière, célèbre la part magique du cinéma en se téléportant d’un continent à un autre, transcendant ainsi les limites humaines.
Sur notre Plage Festivals, retrouvez deux des trois films qui ont reçu le prix Tënk lors de l’édition 2019 du Fidé – Festival International du Documentaire Émergent. Il y est question d’histoires : celles, de fiction, que lisent en groupe des détenus dans Des cœurs perméables. Entre l’espace collectif de la prison et le temps intime de la lecture, le film défend une circulation entre langage, imaginaire, réel et engagement.
Dans Is It a True Story Telling ?, les histoires que l’on questionne sont celles des demandeurs d’asile. Le film de Clio Simon s’attache aux témoignages de ceux qui recueillent ces histoires, au sein des services de l’immigration. La réalisatrice affronte de manière puissante la contrainte de l’impossibilité de filmer en créant, avec le compositeur Javier Elipe Gimeno, un objet filmique et sonore ménageant silence, paroles sidérantes et opéra minimaliste.
Dans ma tête un rond-pointmet en scène un abattoir. Mais c’est pleinement de vie qu’il s’agit. La vie qui s’immisce dans les plans du réalisateur Hassen Fehrani, à juste distance, à l’écoute du réel toujours prêt à surgir. C’est aussi et surtout un film sur ces hommes qui vivent et travaillent dans le plus grand abattoir d’Algérie. Ils parlent de football, de musique et d’amour, de ces femmes absentes à l’écran mais omniprésentes dans les esprits. Le film, primé au FID Marseille et à Entrevues Belfort, nous place aux côtés de ces travailleurs en prise avec leurs indécisions, sans solution ni affirmation, pris de vertige au milieu des mille chemins du rond-point.
Prenez le temps d’un grand plaisir documentaire : La Ville Louvrede Nicolas Philibert vous transportera derrière les portes closes du musée, où tout un théâtre est à l’œuvre : les anges s’élèvent puis se reposent, la Joconde s’époussette, tout est temporairement remis en vie puis part se rendormir. Nicolas Philibert nous entraîne dans un véritable ballet où toute la ville Louvre valse, pour notre pur plaisir.
Enfin, il ne vous reste plus qu’une semaine pour terminer votre voyage à travers l’inventivité des cinémas féministes via notre Escale FILMER, DISENT-ELLES !
Profitez aussi de la dernière semaine de programmation de Terres Barcelóde Christian Tran, Rome plutôt que vousde Tariq Teguia, ou bien encore Hamama & Calunad’Andreas Muggli.
Bons films !