Primary : ici, le cinéma direct s’invente sous nos yeux ! Sous la forme d’une chronique au jour le jour, le film relate la campagne du futur président Kennedy et du sénateur Humphrey pour les élections primaires du Wisconsin. Robert Drew, accompagné par Donn Alan Pennebaker et Richard Leacock, est emporté par la toute nouvelle liberté qu’offrent caméra et enregistreur légers et synchrones. Le film s’engouffre au cœur de ces primaires et saisit avec une proximité physique inédite le grand corps américain. Les visages et les regards se tendent ou s’abandonnent, les pieds marchent, trépignent, les mains s’agitent, votent, se serrent, applaudissent – jusque celles de Jackie Kennedy qui se tordent dans son dos lors d’un discours. La caméra somnole avec le sénateur Humphrey, puis s’envole à la suite de John et Jackie. L’invention esthétique épouse le bouleversement politique. Les États-Unis entrent dans l’ère Kennedy…
Le 2 décembre 1987, Jean-Luc Godard rend visite à Marguerite Duras à son domicile parisien. Cette rencontre établit un dialogue autour de la création artistique à travers l’écriture et la réalisation cinématographique… Mais que s’est-il passé dans l’appartement de la rue Saint-Benoît ? À quoi assiste-on au juste ? Qui a suscité cette rencontre ? Le sentiment est d’arriver au milieu d’une conversation entamée il y a des lustres, pleine de sous-entendus, de références implicites, d’amitié usée et d’allusions pudiques. C’est qu’au fond, il s’agit bien d’une rencontre monstrueuse : Duras – Godard. Duras cogne, Godard esquive – le combat n’aura pas lieu. Le film de Jean-Daniel Verhaeghe soulève une question somme toute bouleversante : avec qui parle-t-on quand on est Duras ou Godard ? Sur notre plage Grands Entretiens, ne manquez pas le duo, le duel : Duras – Godard !
L’Architecte de Saint-Gaudens est un film musical et chorégraphique. Un architecte chante au gré de ses promenades parmi les bâtiments qu’il a construits dans une petite ville des Pyrénées. Un dialogue se noue entre l’architecte et les habitants sur le métier, ses paradoxes et ses lois. “La ville se fait sans moi, elle ne m’appartient pas” avoue en toute humilité le maître d’œuvre. Les corps s’animent et nous invitent à regarder autrement l’espace. Dans cette ballade musicale, les disciplines s’entremêlent avec malice et poésie rendant visible “le mouvement des lieux”.
Sur notre plage Sciences, regardez InVisible, exploration au cœur du visible, de l’image et de ce qui s’y cache. Comment représenter la mécanique quantique au cinéma ? Peut-on comparer l’expérience scientifique avec le cinématographe ? Le film devient lui-même expérience…
Enfin, n’oubliez que vous avez encore 7 jours pour découvrir les films de notre Escale FOUS À DÉLIER : La Moindre des choses, Le Sous-bois des insensés, Valvert, La Devinière, ou encore Le Moindre Geste. “Sans la reconnaissance de la valeur humaine de la folie, c’est l’homme même qui disparaît.” nous dit François Tosquelles, fondateur de la psychothérapie institutionnelle.
Encore et toujours, bons films !