Le blog de Tënk > Programmation

•• Cette semaine sur Tënk

22 avril 2022

L’opéra, le cosmos, la funambule et le Massif central.

Connaissez-vous la réalisatrice tchèque Helena Třeštíková ? À Tënk, nous sommes très heureux, régulièrement, de vous donner accès à des filmographies qui parfois n’ont pas bien passé nos frontières. Arnaud Hée a choisi pour vous trois films de cette autrice qui jouit d’une grande notoriété dans son pays. Et qui fabrique des films sur des durées vertigineuses : 13, 14… 37 ans !

C’est le parcours tortueux et chaotique de Mallory, d’abord, qui cherche une voie vers une forme de renaissance, ou de rédemption : “l’espoir pointe, cet horizon est presque une page d’évangile : pour s’aider elle-même, Mallory doit aider les autres.” C’est aussi celui, non moins douloureux, de Katka, qui “fait partie des destins les plus difficiles filmés par la cinéaste” mais toujours “avec une éthique irréprochable, sous le signe du compagnonnage, de la fraternité.”

Et enfin, ce sont 37 ans d’une vie, dans Cosmos privé. Ou plutôt, 37 ans d’une famille et de la société tchèque. Une amplitude extraordinaire pour ce film qui selon notre programmateur “est doté de tous les atours de l’accomplissement de la trajectoire d’Helena Třeštíková, de sa façon de filmer au long cours”. Encore une fois, laissons la parole à Arnaud Hée, qui estime que ce film “aborde la manière dont les vies sont écrites, à coups de rencontres entre fatalité et hasard, individuel et collectif, événements petits et grands, ici-bas et tout là-haut”… Pour finalement se poser la question : “Et qui est-ce qui a fait le grand rouleau où tout est écrit ?”

À découvrir !

●●

“En cas de dépressurisation de la cabine, les masques à oxygène tomberont automatiquement à votre portée. Tirez le masque vers vous pour libérer l’oxygène. Maintenez-le fermement sur votre visage en plaçant la bande élastique derrière votre tête et respirez normalement. Si vous voyagez avec un enfant ou une personne ayant besoin d’assistance, mettez votre masque en premier puis aidez l’autre personne à ajuster le sien.”

Le film de Sarah Moon Howe, En cas de dépressurisation, prend cette consigne à la lettre : “Si je voulais aider mon petit, je devais aussi penser à moi” dit-elle, suite à la naissance de son enfant porteur de handicap. Elle tire de cette expérience un film intime et sensible, avec de la danse et beaucoup d’amour, sur lequel notre programmatrice Pauline David pose ces mots : “Avec l’exigence de celles et ceux qui ne veulent pas être plaint·es mais veulent être entendu·es, la réalisatrice belge déploie toute son inventivité cinématographique et une grande générosité pour donner des accents universels à l’histoire intime d’une mère funambule.”

●●

Vous trouverez ci-dessous le reste de notre programmation de la semaine : une immersion dans le Massif central – dans le Forez, plus précisément, qui comme chacun sait ne connait que deux saisons : L’Hiver et le 15 août. La quête d’une icône sénégalaise – Ahmadou Bamba – dans L’Ombre d’un prophète. Ou bien encore un film qui intègre notre Fragment d’une œuvre consacré au cinéaste italien Marco Bellocchio : Addio del passato. Un film qui témoigne de la passion qu’ont les habitants de la ville de Piacenza pour Giuseppe Verdi, et pour un air de La Traviata en particulier, qu’ils chantent, étudient, cultivent et partagent de bien émouvantes manières.

Pour finir, continuons dans le lyrique ! Notre Coup de cœur ouvre les portes de L’Opéra de Paris. Toute une saison passée dans ses coulisses, à la découverte du fonctionnement de l’énorme machine, dans laquelle se jouent des questions d’art et de prestige. C’est une fourmilière, c’est un paquebot, et le film est une plongée spectaculaire dans les rouages humains qui permettent, in fine, la grâce et l’émotion…

Bons films !