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•• Cette semaine sur Tënk – Les États généraux du film documentaire

19 août 2022

Les États généraux du film documentaire

Ce dimanche à Lussas, Ardèche, s’ouvrent les États généraux du film documentaire. La semaine prochaine, nous vous ferons découvrir quelques uns des films qui vont être montrés sur les écrans cette année. Mais aujourd’hui, retour sur l’édition 2021, avec un petit crochet par 2019 !

Commençons par le crochet : Solo fut présenté lors des séances Plein air qui ont lieu tous les soirs pendant le festival au milieu des peupliers. C’est le portrait d’un pianiste génial, argentin et atteint de schizophrénie, Martín Perino. Patient depuis plusieurs années d’une clinique psychiatrique, il travaille à la composition d’une nouvelle œuvre. C’est un très beau film, comme un apprentissage : celui de traduire sa souffrance, de se libérer un peu de son mal pour enfin jouer pour les autres et retrouver une place dans la société. Sorti au cinéma en 2021, ce film a reçu le label Oh My Doc!, créé en collaboration entre Tënk, France Culture, La Cinémathèque du documentaire, Les Écrans et Mediapart, pour accompagner les films documentaires lors de leurs sorties en salles.

Piano encore, génie du clavier encore : c’est Ran Blake, compositeur américain, que filme Antoine Polin dans Living With Imperfection, montré en séance spéciale en 2021. À 85 ans, son asile à lui, c’est un appartement en demi sous-sol à Boston. Son asile, c’est la solitude. Et c’est dans celle-ci qu’il trouve sa liberté de composer, associant musique et image cinématographique. Un artiste unique, et une passionnante plongée dans la création.

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Trois films diffusés en 2021 se confrontent aux traditions, aux héritages, et à ce que nous faisons pour nous en libérer. Il y a Qu’ils ne me volent pas mes rêves. Là, c’est de révolution qu’il s’agit, au Chili en 2019, une jeunesse qui se soulève. Zoé Birchau suit un groupe de jeunes gens qui interrogent leur société et tentent de renverser quelques tables – la constitution chilienne, mais aussi les habitudes des générations passées…

Il y a également Silent Voice, que nous avions brièvement diffusé pendant le festival l’an dernier. L’histoire d’un jeune homme tchétchène homosexuel exilé en Belgique, en danger de mort permanent. Un jeune homme à qui le traumatisme de l’exil a fait perdre sa voix, et que nous suivons au plus près de son corps, dans une belle et progressive réparation…

Enfin, il y a notre Coup de cœur de la semaine, Les Enfants terribles. La sœur, le frère, et Ahmet Necdet Cupur lui-même, le réalisateur, au sein de leur famille. Un film d’une grande sensibilité, qui au-delà des confrontations violentes qui peuvent avoir lieu entre parents et enfants, parvient à montrer la force d’une jeune génération, et sa capacité à résister à un cadre familial et traditionnel étriqué. Un film puissant, qui nous fait entrer de manière très naturelle dans des dialogues d’une grande intimité, où peuvent parfois se jouer des destins tout entiers… À voir !

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Pour finir, un film que Tënk a fièrement accompagné en production : Notre endroit silencieux, de Elitza Gueorguieva, montré dans la sélection Expériences du regard l’an dernier à Lussas. Un film “sensible et politique, mélancolique et joyeux”, selon les mots d’Alizée Mandereau. Un film qui suit le travail d’écriture d’Aliona, à la recherche du récit de l’histoire de son père, dissident, ancien ingénieur à Tchernobyl, mystérieusement disparu un jour dans la mer… Un récit qu’elle cherche à écrire dans une autre langue que la sienne…

Bons films !