Le blog de Tënk > Programmation

•• Cette semaine sur Tënk – L’Amour en Italie

4 août 2023

Toi mon amour, mon ami, quand je rêve c’est de toi, mon amour, mon ami. Et je ne sais pas pourquoi, mon amour, mon ami. Et par ailleurs, continue Marie Laforêt dans la chanson : on ne sait jamais jusqu’où ira l’amour.

Maintenant que vous avez la ritournelle en tête, voici le court métrage Mon amour, mon ami de Adriano Valerio. C’est Fouad et Daniela, quelque part en Italie. Fouad qui a besoin de papiers pour rester en Europe. Un mariage envisagé avec Daniela, pour l’aider. Mais le problème, le problème c’est l’amour ! Les sentiments de Fouad pour son amie changent tout, et Daniela ne sait qu’en faire… Au plus près de ses beaux personnages, le film nous emmène dans leur histoire, tendre et déchirante, pleine de douceur, de compréhension et… d’amour ?

C’est en Italie toujours que se déroulent deux autres films de la semaine. Et l’amour est encore là quelque part, dans le titre de l’un des deux : La Casa dell’amore. La casa en question, c’est l’appartement de Bianca à Milan. Prostituée trans, elle accueille là clients et amis. Et c’est comme un nid créé autour d’elle, « un espace de magie et d’intimité, dans lequel la nuit voudrait ne jamais finir pour ne pas laisser place à la dureté de la réalité au-delà des quatre murs » écrit Daniela Persico, programmatrice. Le film – qui clôt une « Trilogie de l’Appartement » contenant notamment Pierino – suit le quotidien de ce lieu où les contraintes sociales paraissent moins lourdes, et où la solitude s’enrichit, grâce aux visites ou aux appels téléphoniques, d’une véritable tendresse…

Sautons en Sicile. Avec Palermo Sole Nero, où Dennis et Ibra sont amis et en attente de papiers. Palerme, ici, c’est une ville avec une bonne quantité de saints protecteurs et de miracles. On n’y croit pas vraiment, mais quand l’un des deux amis disparaît, tout de même, on se demande. Ibra disparaît alors Dennis le cherche. Et c’est alors une errance dans toute la ville, comme guidée par les saints, les prémonitions et quelques rêves. Et puis aussi il y a un chien qui parle. Et c’est là le 5e épisode de notre série de l’été avec l’Agence du court métrage !


« Race de vipères, qui vous a appris à fuir la colère qui gronde ? Vous voulez changer le monde ? Montrez-le. » Voilà ce que dit Saint Jean-Baptiste, selon Matthieu. Saint Jean-Baptiste, c’est le titre du film d’Alazard Jean-Baptiste – oui, il fallait oser. Berger, saint patron des bergers, des ramoneurs, des couteliers mais aussi des notaires, on fête le saint en allumant de grands feux fin juin, qui donnent force et courage et incitent à la lutte. Voilà un peu le portrait, qui est aussi, pour le réalisateur, le portrait des gens qui l’entourent et qui fuient la fuite en avant, la course à la croissance, le développement aveugle, le « progrès ». C’est un film-poème, un lyrisme assumé, une voix, Jean-Baptiste Alazard ou Yô-hânan : l’éloge de la révolte et de l’émeute et des mains dans la terre.


« Apprendre à mentir vrai, laisser une porte ouverte à l’inconscient, laisser ce courant d’air entre connaissance et ignorance… (…) Si c’était pas dangereux je vois pas pourquoi on le ferait ! » : voilà l’improvisation, selon Bernard Lubat. Et de Lubat ou de Martial Solal, les conceptions de la musique, du piano et, précisément, de l’improvisation, sont très loin d’être les mêmes. L’un facétieux, l’autre « combattant de son instrument » selon les mots de Daniel Deshays. Raison de plus pour réunir ces deux grands musiciens autour de 176 touches de piano (en tout) et de confronter directement leurs deux visions. Par la parole, bien sûr, mais aussi par le jeu, comme une bataille, peut-être, et comme un jeu, aussi ! C’est dans In and Out – Martial Solal et Bernard Lubat !

Bons films !