Certains jours, quand la pluie est noire, par exemple, on a besoin de tendresse.
Elle n’est pas évidente, dans les titres que nous vous proposons cette semaine. Il faut la chercher. Mais lorsqu’elle se montre, par petites touches, elle nous atteint d’autant mieux.
C’est ce qui advient, dans D’un château l’autre. Pas dans les meetings du futur président, non. Pas non plus dans ceux de son adversaire au deuxième tour des présidentielles, ah non. Mais entre deux personnes : le jeune homme perdu dans son époque cynique, celle où les futures élites font des fêtes vautrées dans des piscines à boules. Et la dame âgée, diminuée physiquement, et pourtant bien capable de communiquer l’énergie qui lui reste. Tout autour d’eux, les pluies noires se préparent, mais il leur reste la tendresse, un parapluie, faute de mieux.
Il faut aussi écouter aujourd’hui Sur la touche, notre documentaire sonore. C’est un dialogue, et c’est de l’amour : un père contrebassiste, que la maladie oblige à abandonner son instrument, et son fils, preneur de sons, de voix et de musique. Ils se parlent, alors que le père s’en va. Et dans nos oreilles, les vibrations de l’archet frottant les cordes graves. Et la voix du père, qui s’altère, comme se désaccordant lentement…
Et pendant ce temps, dans Now He’s Out in Public and Everyone Can See, des personnes s’assoient devant des ordinateurs et enclenchent des webcams pour entretenir des rumeurs abracadabrantesques. Chacun son truc.
Retrouvez également cette semaine notre plage Festivals consacrée au FIFF Namur, qui commence aujourd’hui. Un récit de la révolution portugaise dans Bon peuple portugais. Ainsi qu’un film militant, Le Dossier Plogoff, où l’on voit que dès les années 70, certains luttaient déjà contre de possibles pluies noires…
Bons films !