Beaucoup de belles choses.
“Tante cose belle !” ça veut dire : “Je peux pas dire qu’il t’arrivera rien de moche, mais je souhaite de tout mon cœur qu’il t’arrive surtout de belles choses.” Voilà une manière bien jolie, et horriblement réaliste, de se souhaiter bonne chance, à Naples ! Une sorte de “on va pas se mentir, c’est pas marrant tous les jours”, pour les beaux personnages que nous suivons dans Les Belles choses, de Agostino Ferrente et Giovanni Piperno. Que sont-ils devenus, ces enfants qui jouaient et dansaient et chantaient et qui faisaient les fiers dans les rues napolitaines, 13 ans plus tôt ? Ils font comme ils peuvent, zigzaguant entre les boulots et les galères plus ou moins légères. Un cinéma direct au plus près des personnes, qui en une chanson finale parvient à faire sentir quelque chose qui touche au cœur et coupe un peu le souffle : le tragique et la beauté des chemins de chacun.
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“Dans la vie comme au tennis, on est soit un gagnant soit un perdant”. Ce commentaire dans L’Empire de la perfection résume la belle morale des années 80, personnifiée selon lui par John McEnroe. Voilà un film fascinant qui, grâce à de magnifiques archives inédites, plonge dans la tête, les jambes et le bras gauche du champion, pour déconstruire ses gestes et son jeu, mais aussi son obsession, celle de parvenir à un tennis parfait. Chose qu’il atteindra… presque ! Et c’est dans ce “presque” que réside évidemment la profondeur du personnage, c’est là que se nouent ses nœuds ! Mais plus qu’une étude psychologique, c’est aussi et surtout un formidable et spectaculaire objet cinématographique, qui “restitue au sport, au geste, au mouvement, toute leur puissance vitale“. À voir !
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En 1977, McEnroe n’avait pas encore remporté son premier titre ATP. Et cette année-là, des “gagneurs” témoignaient devant la caméra de Gérard Mordillat et Nicolas Philibert. Des chefs de grandes entreprises, qui parlent de leur métier, de leur pouvoir, du rapport qu’ils entretiennent – ou pas – avec leurs employés, et du poids qu’ils ont – ou pas – face à leurs actionnaires. C’est dans La Voix de son maître, un film qui fut interdit de salle et d’antenne pendant de longues années, sous la pression de l’un de ses protagonistes, patron de L’Oréal…
Retrouvez également cette semaine sur la plage Premières bobines trois films issus de L’IAD – Institut des Arts de Diffusion de Louvain-la-Neuve en Belgique. Trois courts métrages qui font place à la douceur, à l’observation tendre, à l’amour et l’amitié et la peau et les regards, à plein de belles choses imparfaites, quoi.
Bons films !
PS : C’est la dernière semaine pour regarder La Commune de Peter Watkins !