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•• Cette semaine sur Tënk – Agnès Varda

13 octobre 2023

Cette semaine, la Cinémathèque française inaugurait une grande exposition consacrée à Agnès Varda, Viva Varda ! (à voir jusqu’au 28 janvier 2024), mettant à l’honneur cette cinéaste essentielle.

Agnès Varda a été tout sa vie guidée par une soif de liberté, de la photographie à l’installation, de la fiction au documentaire ; et dans les causes qu’elle a investies, de Cuba aux États-Unis (Black Panthers), sans oublier les luttes féministes, dont elle disait que “ce n’était pas seulement la question d’être libre, mais que le combat des femmes serait collectif ou ne serait pas.”

Nous vous proposons de voir, ou de revoir, l’un de ses films majeurs, Les Glaneurs et la glaneuse. La glaneuse, c’est Varda, qui avec sa petite caméra DV, nouveauté de l’époque, part sur les routes de France, à la rencontre de celles et ceux qui glanent, par nécessité ou pour le plaisir. Si la cinéaste « aime passer du coq à l’âne, [s]’amuser avec le hasard, des moments d’émotions, des sentiments furtifs, des choses qui passent vite », avec douceur et poésie, elle n’en dresse pas moins le portrait d’un monde dur et absurde, et de ses laissés pour compte.


De poésie, c’est ce dont est fait le Journal de Sébastien Laudenbach, dont le deuxième court métrage, Linda veut du poulet, sort au cinéma le 18 octobre prochain.

Dans Journal, son tout premier film, il nous offre quelques bribes de vie quotidienne entre octobre 1996 et mars 1997 : un amour qui s’achève, un autre qui commence, des jours de pluie, des jours de fête, illustrées avec humour et finesse, quelque part entre Jonas Mekas et Georges Perec.


L’amour, encore, est au cœur de deux de nos films de la semaine, Ultraviolette et le gang des cracheuses de sang et House of Love.

Dans le premier, Robin Hunzinger, revisite des images d’archives amateures pour nous raconter l’histoire de Marcelle, amante de sa grand-mère, et des camarades du sanatorium. Un film, « fait de “successions de sensations brillantes”, écrit Baume Moinet-Marillaud. (…) quel bonheur de sentir vibrer dans chacune de ces images, dans ces éclats de sel d’argent, l’existence de cet amour et de cette liberté. »

Dans House of Love, Pierre Creton revisite lui aussi les histoires anciennes, les siennes, dans « ces maisons [qui] se font lieux de cohabitation du présent et du passé, recueils de souvenirs, coquillages où coller l’oreille pour que tout ressurgisse. Tout est à la fois toujours là et perpétuellement furtif. » Un film à voir avant de découvrir Un prince, qui sortira au cinéma le 18 octobre prochain.


Cette semaine, pouvoir, propagande et guerre sont à explorer à travers trois films.

Essayer de découvrir qui est Margaret Thatcher, à la poursuite de laquelle se lance Nick Broomfield dans Tracking Down Maggie. Un jeu du chat et de la souris, entre marchands d’armes, services secrets, et agences de communication.

Chercher à déconstruire le récit de la propagande nucléaire américaine avec The Atomic Cafe, de Pierce Rafferty, Kevin Rafferty et Jayne Loane. Un véritable manuel d’auto-défense audiovisuelle, à travers un montage satirique des images produites par le gouvernement.

Enfin, avec Taina Tervonen, revenir sur la guerre en ex-Yougoslavie, vingt-cinq ans après la fin du conflit dans Parler avec les morts. En compagnie de Darjia Vuijnovic, qui sillonne la Bosnie à la recherche des familles des disparu·es, la cinéaste cherche à « retisser les liens que la guerre a rompus, à rétablir une continuité entre le passé et le présent. »

Bons films !