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•• Cette semaine sur Tënk

15 janvier 2021

Medzilaborce, une Cadillac, La Strada et/ou Audrius Stonys.

Si par hasard vous vous retrouvez un jour dans la région de Prešov, en Slovaquie, du côté de Medzilaborce, ne manquez pas la visite du musée d’art moderne Andy Warhol. “Premier musée au monde dédié entièrement au roi du Pop Art” (et ouvert tous les jours de 10h à 16h sauf le lundi, pour info), il se tient là, incongru, dans cette petite ville proche de la Pologne et de l’Ukraine. C’est que non loin se trouve Miková, village d’origine des parents d’Andy – et lieu de résidence d’une partie de sa famille. Absolut Warhola nous emmène avec humour à la rencontre de cousins, cousines, tantes et admirateurs de la star, qui tous entretiennent la mythologie, et une certaine intimité avec ce parent pourtant jamais rencontré, parfait objet de fantasmes et de fierté. Il y a loin, de La Factory à Miková, et Stanislaw Mucha offre aux personnages de son film bien plus qu’un pauvre quart d’heure de célébrité : plutôt de l’attention, du partage, un regard amusé et tendre (et un peu alcoolisé). Santé !

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No Sex Last Night : tant pis, puisqu’à la place, on fait un film. Sophie Calle, à travers toute son œuvre d’artiste, nous a habitués à nous embarquer dans ses histoire personnelles. Tour à tour détective, voyeuse, metteuse en scène de ses propres aventures, son travail brouille en permanence les repères de l’œuvre d’art et du quotidien. Ici, elle embarque avec son ami Greg Shephard, moyennement en forme, dans une Cadillac moyennement en forme, à travers les États-Unis, bien décidée à l’épouser, pourquoi pas à Las Vegas… Un road-movie ? Une comédie romantique ? Oh, tout n’est pas si simple, en vrai…

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Audrius Stonys est lituanien, et c’est un poète. Notre plage Fragments d’une œuvre vous propose de découvrir trois de ses films, qui prennent le temps de regarder des choses qu’on ne peut pas regarder avec de simples yeux. Comme, par exemple, l’évaporation d’un homme, ou le penchant des humains pour l’élévation. Dans Earth of the Blind, le film qui révéla son style, il scrute ceux qui ne voient pas. Et pour cela, il mise sur une douce observation et sur le pouvoir de ses images d’un noir et blanc sublime, bien plus que sur un langage trop explicite. Notre programmateur Arnaud Hée émet à ce sujet cette hypothèse : “Après l’époque soviétique où la voix officielle pesait tant sur les images pour leur imposer un sens univoque, c’est un cinéma qui se fait sans les mots, comme s’il s’agissait de le recommencer, à partir d’un nouvel âge primitif.” À voir et apprécier, par une douce et lente soirée d’hiver, peut-être.

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Découvrez enfin La Strada per le montagne, étrange et mystérieuse enquête : Micol Roubini, la réalisatrice, part en Ukraine à la recherche d’une maison familiale oubliée. Celle-ci se trouve être inaccessible, implantée sur un domaine entièrement surveillé par des gardes armés… saurons-nous pourquoi ?

Bons films !