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•• Cette semaine sur Tënk

8 janvier 2021

“Nous apprenons les alphabets et nous ne savons pas lire les arbres.”

La voix de l’écrivain italien Erri De Luca nous guide à travers Les Arbres qui marchent. Un film qui s’intéresse au bois, à cette matière vivante qu’on laisse grandir, qu’on récolte, qu’on caresse, qu’on façonne. On tronçonne, on donne des coups de haches aiguisées, et au bout du compte, un violon sonne.
Ce voyage dans le bois, c’est aussi une manière de regarder les hommes au travail, leurs mains – et celles, calleuses, de l’écrivain, qui fut longtemps ouvrier. Lire les arbres ? Voici quelques notions : “Les chênes sont des romans, les pins des grammaires, (…) les sapins sont des plaidoiries, les cyprès des accusations, le romarin est une chanson, le laurier une prophétie.
●●Dans Va, Toto !, Toto est un sanglier, d’abord marcassin, qui entre dans la vie de Madeleine, élégante septuagénaire habitant le pays de Caux. De ce point de départ étonnant, Pierre Creton élabore un film tout en libres associations, dans lequel la vie des animaux entre en résonance avec celle des humains, où le rêve n’est jamais loin, et le romanesque toujours là, sous les ciels bas de Normandie, territoire du cinéaste et de son cinéma.

Notre Coup de cœur de la semaine vous emmène à la piscine ! Un pied dans l’eau, et même les deux : plonger dans le grand bain, oser passer un cap que toute sa vie on a évité, par peur, et pour bien d’autres raisons, toutes particulières, toutes personnelles. Sous la légèreté du motif – des leçons de natation pour seniors –, la réalisatrice Susanne Kim parvient à explorer avec profondeur ce qui constitue les choix de nos vies, ce qui décide des chemins que l’on prend, d’année en année, de décennie en décennie. Il n’est jamais trop tard : “Une vie d’homme dure autant que celle de trois chevaux.

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C’est à l’université Paris 8 qu’est consacrée notre plage Premières Bobines cette semaine. Trois films aux factures et aux sujets très différents.
La vie quotidienne d’une bande de copines à Argenteuil, filmée dans toute leur intimité, et sur plusieurs années, par Laïs Decaster, dans J’suis pas malheureuse.
Autre paysage, et violence terrible, aux abords de Paris, dans Paris de Porte d’Aubervilliers : le quotidien des réfugiés, entre rats et bretelles d’autoroute, sous des tentes fragiles, celles-là même que la police parfois éventre. Un film brut, dans lequel se ressent la nécessité absolue du réalisateur, Payam Maleki Meighani, dont nous avions diffusé La Jungle de Dunkerque lors des derniers États généraux du documentaire.
Et enfin, un très court métrage, et néanmoins coup de poing : Désirée, de Éloïse Guimard, qui révèle par des mots et des traits de stylo-bille la violence des secrets de famille…

Bons films !