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Résultats – Appel à projets – Tënk session 1

22 août 2024

Depuis 2016, Tënk, coopérative du cinéma documentaire, soutient la création à travers différents appels à projets. Tous les dispositifs sont à retrouver ici.

Après 8 ans de soutien actif dans la production documentaire française en tant que diffuseur, la coopérative Tënk inaugure un nouvel appel à projet en 2024 avec deux sessions dans l’année : L’appel à projets Tënk.

Pour cette première session, 50 dossiers ont été étudiés et deux projets ont été retenus par un jury composé de sociétaires professionnel·les du cinéma documentaire et de sociétaires abonné·es de la plateforme tenk.fr.

Ces deux projets bénéficieront d’un préachat de droits de diffusion de Tënk comprenant :

• Un apport en numéraire de 1 000€
• Un apport en industrie déterminé en fonction de la durée et des besoins du film (à hauteur de 13 000€)

L’apport en industrie se matérialise par la mise à disposition des studios de Tënk pour votre film. Vous pouvez retrouver toutes les informations concernant nos espaces de post-production juste ici.

 

Les films soutenus

 

 

 

 

 

 

  • B3, 5 janvier 1984 de Pierre Linguanotto

« Les bougnoules au four, les noirs à la Seine » : ces cris résonnent devant l’usine Talbot de Poissy, dans le vacarme des a”rontements. Mais en dépit des injures et des jets de pièces métalliques, les ouvriers immigrés restent là, immobiles, derrière les vitres du Bâtiment 3. Encerclés, ils observent ceux qui, à l’extérieur de l’usine, clament le vœu de leur disparition. C’était le 5 janvier 1984, dernière journée d’une grève faisant 122 blessés.

De Talbot-Poissy dans les années 80 à l’usine marocaine de Kénitra aujourd’hui, B3, 5 janvier 1984 explore les derniers instants d’une grève pour faire réapparaître ce qui a été effacé.

 

 

 

 

 

  • Paysage inachevé de Pierre Schlesser

La D22 est une petite route isolée de l’est de la France le long de laquelle se succèdent de petits villages quasi-déserts, une ville de deux mille habitants et des champs à perte de vue, dont la terre semble avoir été travaillée jusqu’à l’épuisement. Ici, la population est majoritairement âgée, le souvenir de la guerre qui fit rage à plusieurs reprises est encore bien présent, le tissu économique est à l’agonie et un spleen terrible se dégage de la vie des habitants. Cette route traverse le Pays du Saulnois. C’est là que vécut chacun de mes ancêtres. A l’adolescence, j’étais plein de colère contre cet endroit désolé et je suis le premier de ma famille à l’avoir quitté.

En 2015, mon père est décédé dans un accident du travail. Il a fait une chute et s’est écrasé sur le bitume de la D22. Cela m’a bouleversé. Et ma colère en a été transformée. Ma rage d’adolescent rêvant de fugue a laissé place à l’indignation d’un jeune homme voulant devenir cinéaste.

Aujourd’hui, alors que va s’achever le procès qui nous oppose à l’employeur de mon père, je reviens vers mon pays et mon milieu d’origine. Je reviens pour un voyage dans ma généalogie, dans son réservoir de deuils et sa mélancolie prolétaire. Je reviens pour tenter d’apaiser la colère qui monte en moi à chacun de mes retours.

 

Entête : Paysage inachevé de Pierre Schlesser (Les films de l’œil sauvage)