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Résultats 2024 – Tënk Ardèche

4 juillet 2024

Avec le soutien du département de l’Ardèche et de la Communauté De Communes Berg et CoironTënk mène pour la 5e année un appel à projets de documentaires d’auteur·rices.

Pour cette 5e session la commission a étudié 16 dossiers, chacun singuliers, créatifs, et en lien avec l’Ardèche. Les 4 films retenus bénéficieront d’un préachat de droits de diffusion de la part de Tënk, sous la forme d’un apport en numéraire de 1 000€ HT, et d’un apport en industrie déterminé en fonction de la durée et des besoins du film (à hauteur de 13 000 € HT).

Pour retrouver les détails de l’appel à projets, rendez-vous ici.

 

LES FILMS SOUTENUS

  • Les Lumières de la Ville de Julia Rostagni (Les Films de la Pépinière)

Marseille. Nord de la ville. Quartier des Crottes. Au lycée professionnel, des jeunes se forment à l’installation de la fibre optique, un “métier d’avenir !”. Régis, le responsable pédagogique, y croit dur comme fer et il embarquera ces apprentis sur la route de l’emploi de demain. A quelques rues, le café Chez Roberte est le témoin de la transformation du quartier en Smartseille. D’ancien quartier des dockers, les Crottes deviendront le nouveau quartier connecté, qui “inscrira Marseille dans le futur”. Claire, fidèle de l’établissement, habite à quelques rues de là. Elle doit faire ses cartons parce qu’elle est expropriée. On ne veut plus d’elle et de ce qu’elle représente dans ce futur paysage urbain. Antoine, lui, nous envoie des messages depuis Singapour. Le bateau câblier sur lequel il travaille, tend un câble de fibre optique fabriquée dans l’Isère, en direction de Marseille. Il tisse plus de 5000 km d’un seul tenant. La ville devient une plaque tournante des données numériques à échelle mondiale. Les quartiers Nord sont le théâtre d’une mutation urbaine au service de la révolution numérique. Comment 125 microns de fibre lumineuse peuvent ils à ce point bouleverser la vie des Marseillais d’aujourd’hui et de demain?

 

  • Playas Blancas de Valentina Barriga (Triptyque Films)

Gabriela et Alejandro sont membres du FPMR, une faction de lutte armée contre la dictature d’Augusto Pinochet. Durant une année en 1988, au cours de l’exil forcé de Gabriela en Europe, ils entretiennent une correspondance via des cassettes audio clandestines. Elle, depuis l’exil, continue à chercher des soutiens. Lui est forcé d’abandonner le combat pour se consacrer à leurs deux enfants. Dans l’obscurité, ces voix documentent la lutte politique dans ce qu’elle a de plus intime. Dépassant leur contexte historique, elles nous parviennent dans toute leur sensorialité.

 

  • L’aube après les monstres de Sarah Joveneau (Mille et une films)

J’embarque a bord d’un cargo pour une traversée de 10 jours sur l’Atlantique, reliant le Canada à la Belgique, pour revisiter l’histoire de violence qui unit ma famille belge à la communauté innue de la Basse-Côte-Nord du Québec. A partir d’archives photo et vidéo, à la fois intimes et collectives, et de tournages contemporains aux côtés des Innus et des femmes de ma famille, je reprends à mon compte la réparation d’une mémoire incestueuse et coloniale écrite dans les corps de nos communautés. Que fait-on des actes posés par nos ancêtres ? Comment guérir une descendance abimée par le viol ? Quelle aube raccommoder après les monstres ?

 

  • Dans l’ombre froide d’une montagne de Louise Filippi (Les Films du Bilboquet)

Les neiges ne sont plus éternelles. Conservés par le froid, des corps enfouis remontent à la surface d’un glacier qui se meurt. Là-haut, des archéologues grimpent en altitude chercher les vestiges restants avant qu’ils ne disparaissent. Parmi eux, Valentin, son visage préoccupé par les vallées désertées, l’absence d’insectes, les oiseaux silencieux. Se raconte la solastalgie ou l’inquiétude des paysages perdus. Bientôt, le glacier ne sera plus qu’un lac, et son reflet une terre plane.

 

Entête : “Playas Blancas” de Valentina Barriga (Triptyque Films)