Lancée en août 2016 à Lussas en Ardèche, Tënk la plateforme SVod de documentaires d’auteur en abonnement a passé la barre des 10 000 abonnés. Un chiffre qui lui permet enfin d’acquérir la stabilité financière.
La plateforme SVod Tënk qui diffuse des films documentaires d’auteur tire son épingle de la crise sanitaire du Coronavirus. Fin avril, elle enregistre pour la première de sa jeune histoire le seuil des 10 000 abonnés nécessaire pour assurer sa pérennité financière. C’est une vraie réussite pour l’équipe en place qui ne boude pas son plaisir devant ce pari audacieux lancé il y a cinq ans à Lussas dans ce petit village Ardéchois.
“Les gens vont-ils rester abonnés avec le déconfinement, c’est la grande question ? … On va voir à l’avenir… Mais on est confiant” positive Pierre Mathéus, coordinateur du village documentaire de Lussas.
En l’espace de deux mois, le nombre d’ abonnés est passé de 7 500 à 10 000. Avec le confinement, les festivals de cinéma documentaire s’annulent en cascade. Tënk noue alors des partenariats avec eux pour diffuser quelques films, les plus en vue. Une vingtaine de films ont ainsi été mis en ligne sur Tënk en accord avec le festival Cinéma du réel de Paris, Vision du réel de Nyon en Suisse et Cinélatino de Toulouse.
“Nous avons pu lever quelques frustrations de festivaliers qui du coup se sont abonnés à notre plateforme” Pierre Mathéus.
Autre partenariat conclu pendant cette période de confinement et qui a probablement a reçu l’adhésion de beaucoup de personnes en particulier chez les jeunes est celui contracté avec le centre Simone de Beauvoir de Paris. Ce partenariat intitulé “Soyons confinés, mais restons féministes” propose à la diffusion plusieurs films sur le féminisme issus du centre.
Qu’est-ce que l’on va pouvoir faire ? Que regarder en ces temps de confinement ?
Sans faire pour autant d’offres promotionnelles à l’instar de certains pour attirer de nouveaux élus sur la plateforme, Tënk a sans conteste bénéficié du confinement général pour attirer de nouveaux abonnés. Beaucoup connaissaient le site mais ne prenaient pas le temps de regarder.
“La difficulté que nous avions, c’est de ne pas avoir suffisamment de notoriété. Comparé à Netflix… qui ne connaît pas Netflix ? Donc, cette notoriété elle se construit et ça prend du temps, mais ce qui est sûr c’est que nous n’allons pas changer pour autant. Ce qui fait notre force, c’est la qualité de notre programmation. On cherche à programmer des films exigeants que les gens aiment et c’est pour cette raison là qu’ils restent. On ne va pas changer notre ligne éditoriale en ce moment ” explique Pierre Mathéus.
Si tous les films en tournage ou en post-production ont été stoppés pendant le confinement, les sociétés de production et de distribution de films ont continué leur travail. Tënk a continué elle aussi à programmer ces films documentaires réalisés au cours de cette année.
Enfin, pour ce qui est du festival “Les États généraux du film documentaire”, 32 ème édition cette année, la troisième semaine d’août, à Lussas, il est encore trop tôt pour se prononcer. Une décision du Ministère de la culture sera prise dans le courant du mois de mai pour les festivals de fin d’été. Elle tiendra compte de l’état sanitaire du pays au cours de ce déconfinement.