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Des groupes de rock comme sujet documentaire

4 mars 2021

Le cinéma documentaire de création n’est pas constitué que de films aux sujets graves ou aux formes parfois difficiles, il revêt parfois un aspect entraînant comme une mélodie.

Nous vous proposons avec ce parcours documentaire de suivre le processus de création d’un groupe de rock avec un regard d’auteur. Trois films pour évoquer le poids de la célébrité, la gestion de la parentalité en tournée ou tout simplement pour écouter 3 riffs de guitares bien tournés.

 

Appel à l’anxiété générale !

de Helene Klodawsky (2013, 83 minutes)

Résumé

La violoniste Jessica Moss et le chanteur-guitariste Efrim Menuck luttent pour équilibrer leur vie de parents avec leur vie de musiciens au sein de la formation montréalaise Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra. Ils font partie d’un nombre grandissant de groupes ayant accepté un bébé au sein de leur tournée. Gagner sa vie n’a jamais été aussi difficile pour les musiciens : la génération des téléchargements a ébranlé l’économie de l’industrie musicale et les tournées perpétuelles sont devenues synonymes de survie économique. Réussiront-ils à marier harmonieusement vie familiale et traversée des continents pour livrer de la musique post-rock engagée aux publics du monde entier ?

L’avis de Tënk

“Dans “”Appel à l’anxiété générale !””, Helene Klodawsky se voit offrir un accès inédit au quotidien d’un groupe de musique indépendant. Elle plonge ainsi aussi bien dans l’intimité de l’appartement du Mile-End du couple Menuck-Moss, et de leur attachant bambin Ezra, que dans l’autobus de tournée du quintette. Son film fait écho à “”Low in Europe”” (Sebastian Schrade, 2004), qui suivait le trio américain Low sur les routes du Vieux Continent, accompagné de la jeune fille du couple de la formation.
Comme le politique est au coeur de la démarche de Thee Silver Mt. Zion – et de celle de la mythique formation Godspeed You! Black Emperor, dont Menuck est l’un des membres fondateurs –, le film de Klodawski, en plus d’aborder de front la question de la parentalité et des rôles traditionnels associés à celle-ci, propose en outre un habile détour par le printemps étudiant québécois de 2012. En ces temps anxiogènes que nous vivons, quoi de mieux que la farouche indépendance de ces musiciens pour donner l’envie de continuer le combat ?”

 

 

Once Aurora

de Benjamin Langeland, Stian Servoss (2019, 71 minutes)

Résumé

Aurora est un phénomène de la musique pop originaire d’une petite ville de l’ouest de la Norvège. Découverte à l’âge de 16 ans, elle arrête ses études et fait le tour du monde avec son premier album. À 20 ans, la voici à un point de rupture. Veut-elle vraiment de cette vie-là ? A-t-elle le choix ?

L’avis de Tënk

“Certains jours, ou nuits, j’ai l’impression que la vie n’a pas de sens” confie Aurora. Enchaîner les concerts, parcourir le monde, serrer dans ses bras des hordes de fans hystériques… Le grand prix du documentaire musical du Fipadoc 2020 regarde les zones d’ombres de la célébrité, la vie d’une femme-enfant propulsée sur le devant de la scène. On y découvre aussi l’importance de son entourage, qui tente de la protéger. Pourtant, celui-ci participe aussi de la pression autour de l’écriture de son deuxième album et aux rouages de l’industrie du disque. Prendre les bonnes décisions, le contrôle de sa carrière, pouvoir recevoir l’amour de ses fans… à travers le cheminement de l’artiste et de la femme sur près de 2 ans, tantôt enfant gâtée ou surdouée, c’est bien de trouver sa propre voie/voix qu’il est question. Un conte initiatique tout en clair-obscur.

 

 

Le Prince Miiaou

De Marc-Antoine Roudil 102 (2012, 102 minutes) – Accessible en VOD pour les abonné.e.s de Tënk

Résumé

Maud-Elisa Mandeau, Le Prince Miiaou, est une jeune chanteuse-guitariste-compositrice de rock. Au printemps 2010, elle se lance dans la réalisation de son troisième album. Pendant un an et demi, la caméra accompagne au plus près l’ensemble du processus de création musicale, de la page blanche au concert. “Le Prince Miiaou” donne à voir et à entendre ses difficultés, ses efforts et ses doutes, à travers une mise à nu de son travail, de sa musique, de soi.

L’avis de Tënk

“Le regard dans le vide, Maud-Elisa Mandeau écoute en boucle le même riff, arrête et remet la bande encore et encore. Elle bougonne, se roule une clope, s’énerve et oublie la présence même de la caméra. Nous voici à mille lieues de tous ces films de concerts, de tournées ou même d’enregistrement qui célèbrent la toute-puissance du musicien démiurge.
La caméra de Marc-Antoine Roudil se glisse au plus près de la compositrice et de ses hésitations. Grâce à un subtil jeu sur la durée des plans et la variation du même motif, elle nous révèle toute la ténacité que demande l’acte de création. De la solitude de sa maison jusqu’à la foule de l’Olympia, nous voilà emportés et touchés par l’énergie et la persévérance de la jeune artiste, véritable femme orchestre. La musique, pour en avoir la grâce, ne nait point du fait du prince. C’est de cette rencontre entre détermination, travail et doute que surgit le Prince Miiaou.”