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•• Cette semaine sur Tënk – Les États généraux du film documentaire de Lussas

27 août 2021

Les États généraux du film documentaire de Lussas sont encore sur Tënk ! Cette semaine, en écho au festival, nous vous proposons quatre films tout chauds sortis des labos et deux films autrichiens, tous montrés cette année – en ce moment-même ! – sur les écrans ardéchois.

Deux histoires de disparition, pour commencer. Celle d’un certain Tom R., dans La Disparition de Tom R. (comme son nom l’indique) : une drôle d’enquête à Ham-sur-Sambre (Belgique), sur les traces d’un monsieur qu’on ne trouvera jamais, mais qu’importe, parce qu’il s’agit surtout de se raconter des histoires, et de jouer avec le cinéma. L’Homme qui cherchait son fils (disponible à partir du dimanche 29 août) raconte, lui, une errance autrement plus tragique : celle de Wu, qui parcourt la Chine à la recherche de son fils kidnappé et certainement vendu. Où comment la folie d’un système peut fabriquer des héros aux vies dévastées…

Deux histoires de corps, ensuite. Comme les deux précédents films, Silent Voice est montré cette année dans la sélection Expériences du regard. C’est le parcours, la fuite, la peur, le quotidien d’un jeune homme homosexuel ayant fui la Tchétchénie. Un film centré sur son corps, façonné par la pratique d’un sport de combat violent. Et sur sa voix, coincée dans sa gorge depuis son exil, qu’il tente petit à petit de libérer… Histoires d’entrejambes (journée Scam 2021) se centre, lui, sur l’entrejambe (comme son nom l’indique). Plus précisément, sur l’expérience de l’accouchement et la manière de le vivre et de le ressentir. En mêlant l’animation à des témoignages de sages-femmes et de mères, le film questionne le « tu enfanteras dans la douleur » et incite à regarder du côté de l’origine du monde, non pas seulement comme un lieu de souffrance mais aussi comme celui d’un possible plaisir.

À Lussas, tous les ans, une sélection intitulée « Route du doc » se consacre à la cinématographie d’un pays. Cette année : l’Autriche. Nous en avons extrait deux films : And There We Are, in the Middle, de Sebastien Brameshuber, qui observe la jeunesse d’Ebensee, et ce que ça fait de vivre sur le terrain d’un ancien camp de concentration… Et American Passages, de Ruth Beckermann, une ample auscultation des États-Unis, juste après l’élection de Barack Obama, à la rencontre de leurs habitants de tous horizons, des centres aux périphéries : c’est quoi, la « poursuite du bonheur » ?

Enfin, notre Coup de cœur est ample, lui aussi : 3 heures formidables aux côtés des ouvriers de L’Usine de rien ! Montré au festival en séance Plein air en 2017, c’est une « fresque rocambolesque » où les personnages jouent leur propre rôle et nous emmènent dans leur quête : reconquérir leur moyen de production, comme leurs valeurs, et leur honneur !

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En marge de cette sélection festivalière, deux films complètent notre programme de la semaine.

Der Hauptmann von Muffrika, qui revient sur une très sombre histoire, en 1945, dans laquelle un apprenti-ramoneur transforme toute une troupe de soldats en criminels. Et enfin, le superbe Le Blues entre les dents, de Robert Manthoulis, qui entre fiction, séquences musicales, rencontres avec les maîtres du genre, aborde le blues avec brio. Notre programmateur Benoît Hické n’en dit pas moins : « Ce film, comme les meilleurs, est autant à regarder qu’à écouter. Il vous fera peut-être sourire, vibrer, vous vous demanderez peut-être quel chemin il vous fait emprunter. Faites-lui confiance : ce chemin est le blues. »

Yeah.

Bons films !