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•• Cette semaine sur Tënk

1 octobre 2021

Nous sommes en 1400. Kaboul est à nouveau tombée aux mains des talibans. Il y a vingt ans presque pile, le 15 Mehr 1380, une première offensive des États-Unis et du Royaume-Uni préparait l’invasion de l’Afghanistan. Il y a vingt ans, les talibans y furent alors « vaincus ». On connaît – mais peut-être pas assez bien – la suite.

En 1362, Volker Koepp, cinéaste d’Allemagne de l’Est, se voit proposer l’opportunité d’un tournage d’un mois en Afghanistan. 1362, selon le calendrier persan, c’est 1983, selon le calendrier grégorien. Quatre ans, donc, après l’invasion soviétique de 1979. Dans Afghanistan 1362, le réalisateur parcourt le pays avec cette question posée d’emblée : « Comment faire un film, en peu de temps, et sur quoi ? ». « Peu d’affirmation ici, remarque Jürgen Ellinghaus, qui a programmé le film sur Tënk, si ce n’est (…) celle d’un doute, profond, à propos des chances d’aboutir du processus révolutionnaire en cours ». La guerre est là, les désirs de paix s’expriment, et on regarde certains jeunes visages en imaginant leurs traits aujourd’hui, en 2021, c’est-à-dire en 1400.

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Dans Le Bœuf volé de Papa Lantsky, il y a un bœuf. Mais c’est pas tout. Il y a aussi des voleurs, un fou et des meurtriers. Et tous logent dans la parole, que ce court métrage géorgien met en scène : on y raconte un événement passé, avec certitude, incertitude, oublis et contradictions, transformant celui-ci en une sorte de légende. Ou comment l’Histoire s’écrit (ou plutôt : se dit), pleine de fantasmes, d’imaginaire, de vrai et de faux…

Après le bœuf, passons aux loups. Réserve est un film plein d’animaux : des vautours, des cochons morts, des sangliers en plastique. Mais de loups, point. Et c’est précisément le sujet du film : comment la disparition des loups de leur habitat naturel a déséquilibré l’écosystème, au point que les humains doivent aujourd’hui recourir à des artifices pour pallier leur absence. Julia Pinget, notre programmatrice, cite Jean-Christophe Bailly : « Ce qui ne va pas, c’est que tout est prévu et calculé de façon lisse, comme si les animaux n’étaient pas des êtres vivants, comme s’ils pouvaient et devaient circuler sans heurts, tels des produits sur les tapis roulant ».

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Les loups appartiennent (majoritairement) à l’espèce des Canis lupus. Comme les bichons maltais. Mais il est assurément beaucoup plus facile de mettre un pyjama à un bichon maltais. Dans Canis lupus, on rencontre des humains qui aiment leurs chiens. D’amour. Et qui en prennent soin. Ils nous parlent de leurs relations, de leurs émotions, et de la place parfois centrale que prennent leurs compagnons dans leurs vies. C’est touchant, plein de tendresse, avec parfois un peu de solitude qui transparaît : un chien, « c’est de l’amour garanti à longueur de journée », dit l’un des humains…

Canis Lupus est l’un des trois films de notre programmation Premières Bobines consacrée cette semaine à l’ECIB, école de cinéma de Barcelone. Découvrez aussi dans cette sélection Revelar et Sinónimas !

Bons films !