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24 septembre 2021

Luigi Di Gianni et des chaises

Tournons nos regards vers le Sud de l’Italie, avec un Fragment d’une œuvre impressionnant, consacré aux films de Luigi Di Gianni. Trois courts métrages qui dépeignent des rituels mêlant religion et traditions ancestrales, et interrogent la nécessité qu’ont les humains de se retrouver autour de codes partagés, pour chercher, ensemble et individuellement, un réconfort, qu’il soit psychique ou physique. Tous tournés dans les années 60, en collaboration avec la chercheuse et photographe Annabella Rossi, ils oscillent entre un regard ethnographique et quelque chose de très sensible – où la musique de Egisto Macchi joue un rôle majeur. On y entre en transe pour Saint Donat (Il male di San Donato), on y croise une femme possédée par son jeune neveu Alberto – tristement écrasé par un camion (Nascita di un culto). Et dans Il culto delle pietre, c’est la pierre elle-même, celle dont sont faites les grottes, celle dont est faite la terre sur laquelle nous marchons, qui promet la guérison des maux. Il s’agit surtout d’y croire, pour guérir au moins jusqu’à la prochaine fois.

Et si l’exorcisme + le Sud de l’Italie c’est votre truc, nous vous conseillons vivement, en location, Liberami !

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Dans le reste de notre programmation, nous vous invitons à découvrir un (une sorte de) portrait de Frantz Fanon, penseur majeur du racisme et de la décolonisation : « il s’agit d’un homme noir qui a grandi en portant un masque blanc », dit l’un des intervenants du film. C’est dans Frantz Fanon : peau noire, masque blanc, film hybride mêlant archives, entretiens et reconstitutions, qui tente une entrée dans la complexité et les contradictions de son personnage…

Nous vous emmenons également à la suite du chanteur Stephan Eicher, sur les traces de ses origines yéniches, dans les montagnes grisonnes, dans Yéniche Sounds. Ou bien dans d’étranges paysages faits d’architectures futuristes plantées dans un décor immense de plaines, où l’on hésite, avec de jeunes enfants, à partir à la chasse au puma… dans La vida en común !

Pour finir, conversons ! Dans Atelier de conversation, on s’assied, on parle et on écoute ! On parle français, entre étrangers à la langue française, entre Irakiens et Japonais, entre Chinois et Boliviens, entre Turcs et Afghans. En parlant et en écoutant on apprend la grammaire et beaucoup, beaucoup d’autres choses : on se rencontre, quoi. On rencontre d’autres gens, qui peuvent éventuellement être différents… avec tout ce que ça peut bouleverser de certitudes. C’est pas très compliqué, en fait. Il faut des chaises, principalement.

Bons films !