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•• Cette semaine sur Tënk

25 septembre 2020

La Méditerranée est un cimetière. Et au-dessus : une poignée de main. C’est ce que nous raconte Rivages : l’histoire d’une correspondance d’un côté à l’autre de cette mer où se noient des milliers de personnes, la même dans laquelle on se baigne, avec nos maillots de bain. D’un côté, Lampedusa, et Vincenzo qui modestement s’est retrouvé à prendre en charge les corps des migrants et à les enterrer dans le cimetière dont il est gardien. De l’autre, Zarzis, en Tunisie, et Mohsen qui depuis longtemps glane les objets échoués sur les plages, pour en faire un musée, et qui lui aussi a dû créer un « petit cimetière secret »… Et entre les deux, des mots échangés, sobres. Deux personnes se reconnaissent, avec comme un besoin de se confirmer que la chaleur humaine existe, que le devoir humain persiste.

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C’est chose prouvée : les petits villages font les grands festivals ! À Mellionnec, en Bretagne, il y avait 409 habitants en 2007, lorsque furent créées Les Rencontres du film documentaire de Mellionnec. Et pour cette édition 2020, au lieu d’un festival en juin, ce furent des Retrouvailles en septembre ! Nous vous proposons deux films issus de la sélection de cette année : La Maison, où la réalisatrice Mali Arun nous guide dans les méandres d’une demeure au passé tumultueux, où la libre pensée, la musique et la poésie circulent d’une pièce à l’autre… Et Then Comes the Evening, court métrage qui aime la brume, les choses qui vivent dans la terre, la terre elle-même et les peaux de deux dames âgées, qui sont peut-être mère et fille, quelque part dans une campagne de Bosnie. Une belle expérience poétique et sensorielle.

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Sur la plage 7e séance, qui toutes les semaines propose un film sorti en salle, découvrez Bricks, de Quentin Ravelli. Les briques, comme fil conducteur pour nous raconter la faillite économique de l’Espagne : c’est le parti-pris de ce film, qui documente implacablement les conséquences d’une spéculation dévastatrice.

Enfin, un nom : Barthes*. Dont l’astérisque renvoie à ce sous-titre : *Sous ce nom, du gascon barta (zone humide auprès d’une rivière ou d’un fleuve), on désigne les terres basses inondées chaque hiver par l’Adour. Ici, on navigue donc au fil du fleuve Adour, en parlant Jules Verne, Guide bleu, plastique, strip-tease ou Tour de France : ce sont les textes de « Mythologies » de Roland Barthes. Sur des paysages et des activités contemporaines, les cinéastes jouent à nous faire entendre ces articles datant de 1956, et dont la teneur résonne parfois de manière grinçante avec notre époque…

Bons films !