De la terre, des lentilles, encore une chouette et puis Nono.
Nous n’en dirons pas trop, mais tout de même : il y a ce moment, dans Wild Plants… Une jeune femme explique comment elle en est venue à accepter intimement le cycle de la vie. Et puis elle se tait, yeux baissés, concentrée sur elle-même. Dans ce silence, le réalisateur ne coupe pas. Il garde son cadre et laisse la vie faire son œuvre : un chat s’avance. La femme n’en est pas consciente. Il y a une place idéale pour le chat dans le cadre. Le chat prend son temps. Et puis le chat s’assied, précisément là, dans le flou au fond de l’image. Ce n’est qu’alors que la jeune femme rouvre les yeux, pour parler à nouveau, et de manière plus personnelle encore…
Cadre fixe et télépathie… la mise en scène documentaire tient parfois à de ces choses… Nicolas Humbert, réalisateur du génial Step Across the Border (un indispensable ! disponible en VOD sur Tënk), nous emmène avec Wild Plants, son dernier film, dans une très inspirante promenade, proche de la terre et de tout ce qui y pousse, humains compris.
Dans nos Regards de Belgique, cette semaine, Sarah Vanagt vous propose deux manières de scruter le monde : la sienne d’abord, qui à travers des lentilles de verre plonge au cœur de la matière, dans Toute larme. Celle de Meggy Rustamova ensuite, détaillant et détournant une image fixe, dans Waiting for the Secret.
Enfin, découvrez El Viento Sabe que Vuelvo a Casa, qui à travers les repérages d’un cinéaste part à la rencontre des habitants d’une île chilienne isolée, ou bien plongez dans les méandres de la création musicale en suivant les répétitions du Quatuor des possibles d’Edna Politi.
Et pour finir, deux nouveaux épisodes de notre “série d’été”, L’Héritage de la chouette, de Chris Marker : Nostalgie, Mathématique ou bien les deux ?
Bons films !