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Cette semaine sur Tënk

10 août 2018

Coup de cœur immanquable de notre Escale L’ENCHANTEMENT DOCUMENTAIRE  dédiée à 3 décennies d’États généraux du film documentaire à Lussas (30e édition du 19 au 25 août 2018) : Fifi hurle de joie !
Dans Fifi hurle de joieMitra Farahani filme la résurrection et, sans l’avoir voulu, la mort du peintre iranien Bahman Mohasses. Lorsqu’elle le retrouve dans sa chambre d’hôtel italienne, c’est un vieil homme, dandy solitaire, qui ne crée plus depuis longtemps. S’il accueille la visite de la caméra avec méfiance, la jeune cinéaste parvient peu à peu à l’amadouer. Le maître livre alors, avec tout l’humour et la spiritualité acerbe qui le caractérisent, le récit de sa vie, le rapport compliqué à son œuvre et à son pays qui l’a oublié… Un grand film pour célébrer un grand peintre !

Laissez-vous porter par les 24 minutes de La Visite de Lætitia Carton. La cinéaste nous convie dans un jeu plein de malice et de complicité avec Julie, qu’elle filme et accompagne à travers le musée d’Art Moderne de Paris. Un jeu de la rencontre rempli de surprise et d’enthousiasme, où les corps et les silences de chacune réagissent, à leur manière, avec une incroyable liberté. Les œuvres deviennent des prétextes pour mieux se connaître, pour dialoguer. N’est-ce pas aussi cela que l’on cherche dans l’art ? Une occasion de rencontrer l’autre ?

En sursis, d’Harun Farocki, exhume des rushes d’un film inachevé tourné dans le camp de Westerbork aux Pays-Bas en 1944 par un prisonnier juif. À l’opposé des transformations télévisuelles de l’archive, le film puise les traces infimes laissées par l’image et convoque leur hors-champ. « Il faut être aussi méfiant envers les images qu’envers les mots. Images et mots sont tissés dans des discours, des réseaux de significations. Ma voie, c’est d’aller à la recherche d’un sens enseveli, de déblayer les décombres qui obstruent les images. » dit le cinéaste.

Sous nos pas pourrait être la simple chronique de la vie d’un jeune éleveur et de ses brebis en montagne. Ce pourrait être encore le portrait de Jean-Marie, de ses premières fois et de la découverte des gestes du quotidien auprès de ses animaux. Mais ce premier long métrage d’Alexis Jacquand nous emmène beaucoup plus loin, car il filme la création d’un monde, qu’il orchestre telle une plongée dans un organisme vivant. Nous sommes aux côtés de Jean-Marie. Nous sommes agrippés aux pentes de la montagne avec les brebis. Nous faisons corps avec l’un comme avec les autres, dans une co-présence sensible et puissante, à l’image de la relation homme-animal-nature qui s’expérimente sous nos yeux.

Enfin, ne manquez pas Petit Dieter doit volerL’Or des mers et Herbert von Karajan, Symphonie N°5 Beethoven. Plus qu’une semaine…

Bons films !