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Cette semaine sur Tënk

11 janvier 2019

À l’occasion de la sortie en salle la semaine prochaine de son dernier film, Ayka, nous consacrons un Fragment d’une œuvre au cinéaste kazakh Sergey Dvortsevoy. Ce film, présenté en compétition, a été remarqué durant le festival de Cannes 2018 et l’actrice principale, Samal Yeslyamova, s’est vue décerner le Prix d’interprétation féminine. En écho, nous vous invitons à plonger dans son œuvre documentaire !
Qualifiant lui-même son travail de “cinéma de la vie”, il cherche la poésie du réel dans sa simplicité, l’extraordinaire dans l’ordinaire, filmant des peuples qu’on a peu l’habitude de voir à l’écran.
En 1995, son film de fin d’études, Paradis, est présenté dans de nombreux festivals et connaît un véritable succès. Il contient déjà toute une part du cinéma de Dvotsevoy, dont les titres des films reflètent bien leur éloquente simplicité, celle de la vie, dans un dénuement certain.
Sa réputation de documentariste se confirme avec ses films suivants : Le Jour du pain (1998) et Highway (1999). En 2008, il réalise sa première fiction, Tulpan, qui reprend les thèmes humanistes de ses documentaires, sans se départir d’un humour subtil et tendre.

Highway – notre coup de cœur de la semaine – raconte l’histoire du cirque de la famille Tadjibaev. Au milieu du désert, sur la route rectiligne qui relie l’Asie centrale à la Russie, l’équipée bringuebale son bus. À chaque arrêt, enfants et parents répètent leurs numéros. Ce qui compte sur le chemin, ce n’est pas la vitesse, mais plutôt la patience et la persévérance, et toutes qualités nécessaires pour affronter l’espace de la steppe infinie. Les regards généreux de Dvortsevoy et de son opérateur talentueux dessinent à chaque halte un portrait, d’une belle énergie, des talents des membres de la famille.

Le Jour du pain décrit une journée dans la campagne russe, à 100 km de Saint-Pétersbourg. Dans un village, il ne reste plus que quelques personnes âgées isolées. Une fois par semaine, elles reçoivent du pain par un wagon allemand abandonné pendant la guerre. Le train s’arrête à plusieurs kilomètres de chez eux. C’est dans la neige que les habitants doivent ensuite pousser le wagon sur une voie ferrée complètement vétuste… La séquence magistrale d’ouverture du film démontre toute la force du temps au cinéma, celle d’une suspension et d’un suspense, d’une attente, d’une interrogation, précisément ce qui intéresse Sergey Dvortsevoy.

Côté Premières bobines, nous nous sommes intéressés au Créadoc – Master Documentaire de création d’Angoulême. La formation a pour parti pris pédagogique de confronter l’étudiant à la création d’œuvres sonores la première année et à la réalisation d’un film la seconde année. Découvrez 3 films de fin d’études : Nagasse d’Ismaël Dini, L’imparfait du présent de Clémentine Lathelier et Derrière la vitre, la nuit du 13 juillet 2006 de Pierre Cassel.

Enfin, ne ratez pas le savoureux duo/duel Duras – Godard, le classique Primary et l’inédit Les Jours maudits.

Bons films !