Au Nord-Est des États-Unis, la ville de Braddock, ancien bastion sidérurgique, a aujourd’hui perdu de sa superbe. Pourtant, une communauté ébauche au quotidien une action solidaire pour dessiner l’avenir. Regardez le coup de cœur de la semaine : Braddock America.
Face caméra, les habitants de Braddock témoignent du choc, de la destruction d’un monde. Un monde où l’acier faisait la grandeur des États-Unis. Les images d’archives viennent rappeler ce rêve de puissance, celui d’un empire quasi-invincible. La disparition de l’industrie a ébranlé bien plus que les hauts-fourneaux, elle a sapé les fondements d’une nation, d’une psyché collective. Au-delà de la banqueroute d’une ville, ceux qui sont restés nous permettent d’appréhender l’Amérique d’aujourd’hui, celle qui a élu Donald Trump comme celle qui invente de nouvelles solidarités. Un changement d’ère qui nous concerne tous.
Boxing Libreville nous amène au Gabon, pendant les élections présidentielles de 2016, aux côtés de Christ, un jeune boxeur qui s’entraîne sans relâche le jour, et veille la nuit les portes des discothèques. Le premier plaisir de ce film provient des scènes d’entrainement de boxe ! Christ est un personnage formidable avant tout par sa façon de bouger et le magnétisme qu’il dégage à l’image. Les informations sur la campagne présidentielle nous arrivent en voix-off, marquant une fracture entre les corps vivants et actifs et un corps politique évanescent et surplombant.
Comme cela a eu lieu récemment dans d’autres pays d’Afrique et du monde, cette fois-là et par ces élections, y a t-il l’espoir d’une transition démocratique ?
Nous vous proposons ce film en partenariat avec l’Institut Français à l’occasion du 70e anniversaire de la déclaration des Droits de l’Homme.
“Je suis pour la réhabilitation totale de la conversation de bistrot. Le monde est suffisamment déglingué pour que, de nouveau, on ait le droit de tout hasarder, de refaire le monde.”
Après Duras-Godard, regardez Conversation Nord-Sud : Daney/Sanbar. Le critique Serge Daney dialogue ici avec l’historien palestinien Elias Sanbar. Si l’Histoire reste le cadre de pensée commun et indépassable, ce qui frappe, c’est la manière dont s’opposent deux visions, deux recours à l’image. Extrêmement mélancolique, liée à l’exil chez Sanbar ; apparemment plus à distance, sans affects personnels chez Daney… C’est que le cinéma n’est pas pour lui ce qu’est la Palestine pour Sanbar : un pays perdu, pour lequel on éprouverait une indicible nostalgie. C’est un pays supplémentaire, un paysage mental – un territoire inexpugnable.
Sur notre Plage Premières bobines, dédiés aux films d’étudiants, on fait un pas de côté en s’éloignant cette fois-ci des écoles supérieures et des universités… Les courts métrages que nous vous proposons aujourd’hui sont issus du Wapikoni mobile, studios ambulants de création cinématographique et musicale implantés au Québec depuis 2003 et créés en faveur de la parole des communautés autochtones du Canada et d’ailleurs.
Découvrez Blocus 138 – La Résistance Innue, Déboires, My Father’s Tools et L’Amendement.
– Délia Gunn nous raconte une soirée qui tourne court dans Déboires.
– Réal Junior Leblanc témoigne du blocage de la route canadienne 138 en 2012 dans Blocus 138 – La Résistance Innue.
– Kevin Papatie retrace le traumatisme des pensionnats avec L’Amendement
– Heather Condo regarde, et nous fait regarder, les gestes d’un savoir-faire ancestral dans My Father’s Tools.
Enfin, ne passez pas à côté du coup de cœur Territoire de la liberté, de l’essai Vagabonding Images, de l’épistolaire The Dreamed Ones ou des courts métrages du Fresnoy – Studio national des arts contemporains : Retour, My Eyes Are Gone, Marilyn de Los Puertos et Atlantiques.
Bons films !