Le blog de Tënk > Programmation

•• Cette semaine sur Tënk

3 septembre 2021

C’est la rentrée, les qr code ont fait leur petit chemin dans nos cerveaux, il commence à y avoir des candidats à la candidature, il y a des projets de réforme dans les besaces, avec tout plein d’éléments de langage ad hoc, les méga-feux continuent d’être méga, et vous vous êtes enfin équipés d’un écran plat, sur lequel vous pourrez profiter des deux très belles programmations de Tënk cette semaine : l’une, consacrée aux films de Johan van der Keuken, l’autre à la Mostra de Venise !

●●

« Ton âme va au ciel, ou à Shell, la pompe à essence. »

Beppie, de Johan van der Keuken, est notre grand Coup de cœur de la semaine. C’est un temps passé avec une jeune fille de dix ans, « sainte profane du prolétariat d’Amsterdam, magnifiquement insolente avec sa frange « à la Jeanne d’Arc » » pour reprendre les mots d’Arnaud Hée et Claire Simon. Et nos deux programmateurs poursuivent : « Le film est une ode à son visage – abondamment illuminé par des images de cinéma, puis par une pincée de musique sacrée.«  Ce film, c’est aussi l’évidence du regard d’un réalisateur, moderne et libre, d’une invention et d’une fantaisie réjouissantes… aussi réjouissantes que d’assister aux mille expressions de Beppie lorsqu’elle regarde, se nourrit, avale des yeux un dessin animé sur grand écran…

Les Fragments d’une œuvre, ce sont toujours 3, 4 ou 5 documentaires d’un réalisateur choisi. En plus des Vacances du cinéaste, déjà en ligne, vous trouverez ci-dessous les 3 autres films de Johan van der Keuken que nous vous proposons cette semaine : Derniers mots, ma sœur Joke, Cuivres débridés, ainsi que Le Chat, plus ancien, étonnant petit essai fasciné par… un chat, et le cinéma.

●●

« Peut-être que l’univers c’est l’estomac d’un autre monde »

Alors les chats, c’est mignon. Et souvent, les enfants c’est mignon aussi. Donc, allez, continuons sur les enfants. Après Beppie : Eugenio. Son père s’appelle Giovanni Maderna, et avec Sara Pozzoli, il a réalisé ce film passé par les « Journées des auteurs » à Venise en 2010 : Cielo senza terra. Encore une fois, nous ferons appel ici aux mots – souvent justes ! – de notre équipe de programmation. Ici, Daniela Persico : « Il y a un désir au cœur du film : celui de perpétuer une relation père/fils au-delà des temps incertains que nous traversons. » En faisant intervenir des éléments hétérogènes au cœur de ce qui voudrait être une simple et filiale promenade en montagne, le film instille une sorte d’inquiétude (et encore, nous ne sommes ici qu’en 2010 !), mais garde pourtant cette certitude que « quelque chose coule lentement et de manière impérissable : l’amour contradictoire et pourtant absolu d’un père pour son fils. » Ça vaut largement l’effort de l’ascension !

De Venise, nous vous apportons 3 autres films : le premier, passé lui aussi par les Giorni degli autori, est profondément marqué par son année de réalisation, 2020, avec tout ce que ça implique de confinements, de souffrances, de mauvaises connexions et d’éloignements : c’est iSola de Elisa Fuksas.

L’événement, de Sergueï Loznitsa, présenté à la Mostra hors-compétition en 2015, se concentre, lui, sur le passé de l’Union Soviétique (et son effondrement), en utilisant des images d’archives inédites et bouleversantes… Enfin, découvrez les portraits de trois femmes luttant pour leur dignité, à Baton Rouge, Louisiane, dans What You Gonna Do When the World’s on Fire? – sélection officielle en 2018 – de Roberto Minervini, réalisateur italien… abonné aux États-Unis.

Bonne question, que pose ce titre : que ferons-nous lorsque le monde sera en feu ? Peut-être, oui, que ça inquiète un peu les pères avec leur fils. Et autres.

Bons films !