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•• Cette semaine sur Tënk

19 février 2021

Parole ? Paroles !

Une programmation cette semaine placée sous le signe de la parole ou plutôt des paroles.

Avec d’abord une parole intelligente et limpide : celle de Bernard Maris. Dans Oncle Bernard : l’anti-leçon d’économie, le réalisateur canadien Richard Brouillette nous propose de redécouvrir la pensée subversive de l’économiste disparu en 2015 dans l’attentat de Charlie Hebdo. 86 minutes d’entretien brut, issues des rushes d’un précédent film, qui laissent le temps aux idées d’arriver jusqu’à nous et qui éclairent avec toujours autant de pertinence notre époque.

Depuis le début des années 2000, Martina Parenti et Massimo D’Anolfi auscultent ensemble la société italienne. Nous vous proposons de découvrir leurs trois premiers films, dans lesquels le couple de cinéastes met en place son cinéma : une observation implacable et dans la durée des lieux, des situations et des discours, permettant d’en révéler le sens. Que ce soit à travers l’institution du mariage (I promessi sposi), les ambitions des nouveaux entrepreneurs italiens en Chine (Grandi speranze) ou l’aéroport de Milan vu comme laboratoire des nouvelles pratiques de contrôle des citoyens (Il Castello), ils éclairent le langage de notre époque et les transformations profondes de nos sociétés.

Dans Mes voisins, le cinéaste proche du parti communiste français Med Hondo donne voix aux travailleurs africains expatriés. Ils témoignent des conditions dans lesquelles la France accueille les immigrés au début des années 70. Entre racisme et logements insalubres, cette parole rare, résonne encore aujourd’hui. Un « ciné-cri » selon Federico Rossin, programmateur sur la plage Histoire et Politique

On se retrouve enfin dans les paroles prononcées dans le cabinet de Georges Federman, psychiatre atypique et humaniste de notre Coup de cœur de la semaine. Sorti en salle en 2016, Le Divan du monde n’a rien à envier aux fictions et séries récentes traitant de la thérapie. On y découvre les mots et les maux de patients français et étrangers venus trouver refuge dans ce lieu ouvert et sans rendez-vous, où chacun vient chercher, sinon la guérison, au moins à atténuer ses souffrances. La parole et l’écoute pour continuer à vivre.

Bons films !