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•• Cette semaine sur Tënk

6 novembre 2020

De l’autre côté de l’Atlantique, il y a aussi le Canada.

Dans quelques jours se tiendront – en ligne – les Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal. En écho à cette édition très spéciale, nous vous proposons trois films qui ont marqué la programmation 2019.

Le premier film est canadien : nîpawistamâsowin : Nous nous lèverons est le récit d’une lutte judiciaire suite au meurtre d’un jeune Cri (l’un des plus grands groupes de peuples autochtones au Canada), pour lequel le responsable a été acquitté. Loin d’être le récit d’un fait divers, c’est une plongée dans le racisme systémique d’un pays qui s’est construit, par la colonisation, dans la négation de ses Premières Nations…

Direction les Philippines, ensuite : dans Overseas, on assiste aux jeux de rôle auxquels se livrent des apprenties employées de maison dans un centre de formation qui les prépare à leurs départs à l’étranger. Il ne s’agit pas pour elles d’apprendre uniquement les techniques du métier, mais plutôt d’anticiper le mal du pays… et les maltraitances qu’elles ont beaucoup de chances de subir dans leur exil…

Clebs, comme beaucoup de mots français, trouve son origine dans la langue arabe (comme abricot, hasard, jupe ou estragon, le saviez-vous ?). Et Clebs, le film, se déroule au Maroc. Peu de mots, dans ce court métrage, et beaucoup d’aboiements. Ceux de 750 chiens dans un refuge, en attente d’on ne sait pas trop quoi, d’être adoptés peut-être. Et les seuls mots humains du film proviennent d’une radio, qui font le compte des réfugiés en attente, en particulier dans des pays pauvres, aux abords des forteresses…

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Nous poursuivons cette semaine notre programmation en lien avec le festival Dok Leipzig, qui est aussi un festival de cinéma d’animation ! Deux films de factures très différentes qui par des formes courtes parviennent à nous toucher et à nous déranger.

Le premier, Machini, rend vivants des petits cailloux ! Les deux auteurs parviennent avec des matériaux de récupération à faire vivre une ville entière. Cailloux, donc, mais aussi ferrailles diverses, pour représenter la vie quotidienne de cette ville congolaise dont l’activité principale est l’extraction de minerais – destinés à rendre « propres » les moteurs électriques. Activité mortifère et polluante, capable même de tuer les petits cailloux…

Le Chapeau utilise, lui, le dessin pour nous plonger dans l’esprit d’une femme chez qui remonte le souvenir d’avoir été abusée jeune. Un film très dérangeant, dont on ressort bousculé, qui exploite pleinement le dessin et ses métamorphoses possibles, réalisé par Michèle Cournoyer, grande figure canadienne du cinéma d’animation.

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Retrouvez enfin sur notre plage 7e séance le long métrage Sans adieu, de Christophe Agou. Dans les montagnes du Forez, l’auteur livre une dure représentation d’une paysannerie qui, si elle tente de résister, semble pourtant vouée à une disparition inéluctable…

Bons films !